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historique - patrimoine

Quel meilleur moment que la semaine du 15 août pour parler de ponts !

Tel un ruban qui se déroule, ses courbes nous offrent les plus beaux paysages…
Ah ! La Dordogne, on aime l’explorer de long en large.
En long, sur une barge…
En large, sur un pont…

Saviez-vous que le territoire Castillon-Pujols compte pas moins de cinq ouvrages qui enjambent la Dordogne ? Car oui, loin de nous diviser, cette rivière classée Biosphère UNESCO est l’occasion d’établir des ponts entre nous, entre nos patrimoines, nos produits, nos cultures, comme le dit si bien Jacques Breillat, président de l’office de tourisme.

Il faut savoir que Branne possédait déjà un pont en bois au Moyen-Âge. Si plusieurs ponts se sont succédés au fil des siècles, un nouveau pont en métal, type Eiffel, y est construit à partir de 1911.

Dans les années 1830, à Saint-Jean-de-Blaignac, Pessac-sur-Dordogne et Castillon-la-Bataille (qui s’appelle encore à l’époque Castillon-sur-Dordogne),  trois ponts suspendus sont construits, comme il en apparaît un peu partout dans le pays suivant la nouvelle mode architecturale. Parallèlement, l’État se désengage de la construction des ouvrages au profit d’entreprises privées, qui reçoivent des droits de péage en échange des concessions d’exploitation. Le pont de Castillon, par exemple, devient donc gratuit en 1934, au terme d’une concession de 100 ans.

Pont suspendu – Pessac sur Dordogne

En 1904, un second pont castillonnais est construit au niveau du quartier du Tranchard, le pont de fer, de type Eiffel. Malheureusement, bientôt va survenir un événement marquant dont certains de nos aînés se souviennent encore…

Pont de fer – Castillon ©Brice Hébert – Tourisme Castillon Pujols

Car si les ponts facilitent grandement nos déplacements, dans certaines situations malencontreuses, cela peut avoir quelques désavantages… C’est ainsi que l’après-midi du dimanche 23 juin 1940, au grand désespoir des habitants, le Génie (l’armée française) doit se résoudre à faire sauter tous les ponts sur la Dordogne afin de ralentir l’avancée allemande sur Bordeaux. Les bacs, qui existaient avant la création des ponts suspendus, reprennent donc du service dans une version moderne, actionnés au moyen d’un treuil électrique depuis le rivage, le tout sous étroite surveillance allemande, et ce jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale.

Certains ponts seront ensuite réparés, tandis que d’autres seront entièrement reconstruits. C’est le cas des ponts suspendus qui deviennent des ouvrages modernes, à l’instar du « pont de pierre » à Castillon, qui vient remplacer le pont suspendu en 1950. Malgré le surnom qu’on lui donne, il est en réalité construit en béton et recouvert de pierres ornementales.

Pont de pierre – Castillon ©Brice Hébert – Tourisme Castillon Pujols

Aujourd’hui, ces ponts jouent un rôle important dans la vie quotidienne des habitants de l’entre-deux-mers ou du grand libournais, dans l’achalandage des marchandises et dans la découverte touristique de notre beau territoire.

Alors pensez-y la prochaine fois que vous êtes amenés à franchir la Dordogne, les ponts ont une histoire ! Il convient de se souvenir que ce qui nous paraît évident aujourd’hui, à l’heure des déplacements quotidiens et des connexions faciles, ne l’a pas toujours été. Notre belle Dordogne, avec laquelle nous pouvons aujourd’hui facilement composer, fut autrefois une magnifique barrière naturelle pour qui ne savait pas l’apprivoiser.

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