Connaissez-vous l’histoire de Sainte-Foy-la-Grande ? Et si nous faisions un petit voyage dans le temps ?
Le Sud-Ouest compte environ 350 bastides(1) à partir du XIIIème siècle. La bastide de Sainte-Foy-la-Grande qui s’appelait à l’origine Sainte-Foy-en-Agenais, est fondée en 1255 par Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, sur un territoire presque vierge situé sur le bord de la Dordogne.
On sait cependant que l’Abbaye de Conques avait fondé en 812 un établissement religieux sur l’emplacement de la bastide de Sainte-Foy-la-Grande, qui faisait partie de la diocèse d’Agen.
Dès 1256, Alphonse de Poitiers accorde une charte de coutumes(2) aux habitants.
En 1326, Alfonse d’Espagne (seigneur de Lunel et lieutenant du Roi), accorde aux consuls de la ville le droit de fortifier la bastide de Sainte-Foy-la-Grande. Sa position stratégique de ville frontalière avec la possession anglaise en fait une place forte importante.
En 1377, le Duc d’Anjou, après avoir pris Bergerac, se rend devant Sainte-Foy-la-Grande. Les troupes peu nombreuses, malgré ses fortes murailles, se rendent en vingt-quatre heures. La ville est dévastée, les français ne gardent pas longtemps leurs conquêtes. De ce fait, jusqu’au milieu du XVème siècle, Sainte-Foy-la-Grande reste fidèle au Roi d’Angleterre.
En 1450, les Français assiègent la ville, après la prise de Castillon, elle s’assiège au côté du Roi de France qui confirme ses anciens privilèges. En 1498, les coutumes de la ville sont confirmées.
Construite dès le XIIIème siècle, l’Église de Notre-Dame est détruite en 1561 par les Huguenots, peu avant les guerres de religion.
Dès 1571, le Protestantisme s’implante à Sainte-Foy-la-Grande et cette ville devient l’une des places fortes protestantes d’Agenois. Commencent alors les persécutions du Parlement contre les prédicateurs. Un temple est même inauguré en 1587, cependant la défaite des troupes protestantes face aux armées royales de Louis XIII et les conventions forcées opérées sous Louis XIV retournent la situation et le temple est détruit en 1683 et une nouvelle église est construite au même emplacement.
L’emplacement de la bastide près de la Dordogne, carrefour entre les terres agricoles, Bordeaux et Bergerac, lui confère un rôle économique important. Sainte-Foy-la-Grande possède trois ports : le quai de la Brèche à l’est, le quai de Coreilhe à l’ouest et Port-Sainte-Foy sur l’autre rive.
La ville est alors un des ports importants de l’arrière-pays qui fait la richesse de Bordeaux. Cette richesse se retrouve dans les bâtiments, comme l’hôtel de ville qui est construit sur la place centrale ou alors les nombreux hôtels édifiés par les grandes familles de la ville. Sainte-Foy-la-Grande tire également sa richesse de son vin, de la production de grisette, de faïence et d’autres produits.
En 1825, le pasteur de Sainte-Foy-la-Grande obtient du rectorat de Bordeaux, la création d’un collège secondaire protestant doté d’un internat, c’est alors le seul du Sud-Ouest. Jacques Reclus y enseigne les langues anciennes.
L’Église Notre Dame est agrandie en 1850, la première pierre étant posée par Pierre-Henri Gérault de Langalerie, ancien curé de la ville, devenu archevêque.
Le Second Empire, nouvel âge d’or pour la ville, les quais actuels sont construits, de nombreux immeubles datent de cette époque, l’hôtel ville est reconstruit sur son emplacement d’origine, l’église est donc agrandie et surélevée dans le goût néogothique, le « grand temple » est rénové dans un style néo-médiéval discret, les évangéliques construisent leur chapelle sur le boulevard Gratiolet.
L’année 1870 est le point culminant de cette richesse avec la fin des travaux de l’hôtel de ville, du clocher et des temples réformés.
En 1875, la gare de Sainte-Foy-la-Grande est mise en service, c’est aussi la date d’arrivée de la ligne de chemin de fer en ville. Elle participe à son essor économique, qui se manifeste jusqu’au début des années 1910 avec la construction de 300 nouveaux bâtiments autour de la mairie dans la rue des commerçants. Ces constructions remplacent donc les maisons à colombages (3) remontant aux années 1500.
Surnommée le « Petit Nice », le nouveau quartier de la gare situé au sud de la bastide, s’urbanise, bordée de palmiers cette voie accueille des villas bourgeoises, la salle Limard, qui sert pour les spectacles, et le Café de l’Orient. Cependant les palmiers gèlent lors de l’hiver 1956 et finissent par disparaître. C’est également dans cette rue qu’en 1911 est construit « le petit temple ».
Et plus à l’ouest est aménagée la Place Broca, où une statue du même nom est inaugurée en 1988.
Maintenant qu’on connait un peu plus de l’histoire de la ville et si on regardait quelques photos datées de 1840 !
Les couverts place de la mairie
La maison natale d’Élisée Reclus, qui se situe dans la Rue de Frères Reclus. Élisée Reclus est né le 15 Mars 1830 et mort en Belgique le 4 Juillet 1905, il était un géographe, militant et penseur de l’anarchisme français.
La mairie avec des arcades et une halle en dessous
L’ancien clocher (Rue de la République au XVIIIème siècle)
La maison natale de Paul Broca (située à l’angle nord-ouest de la place de la mairie). Paul Broca est né le 28 Juin 1824 à Sainte-Foy-la-Grande et mort le 9 Juillet 1880 à Paris, il était un médecin, anatomiste et anthropologue français.
La place de la mairie, les arcades
La rue Jean-Louis Faure
La rue de la République
L’entrée Rue de la République
J’espère que ce petit voyage dans le temps vous a fourni de nouvelles connaissances sur la ville de Sainte-Foy-la-Grande !
(1) Bastide : ville nouvelle close de fondation comtale, ou royale et ecclésiastique construite au moyen âge. (2) Charte de coutumes : c’est l’apparition des libertés communales, en remplacement du système féodal jusque-là dominant. (3) Maisons à colombages : ou maison à pans de bois est une maison constituée de deux éléments principaux : le colombage et l’ensemble de poutres formant la charpente d’un mur.