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insolite

L’histoire de l’art ne retient jamais que quelques noms pour la postérité. Quelques artistes seulement font le siècle et les autres peu à peu ne sont plus connus que de quelques curieux. Mais il est en ce monde certains artistes qui ne rentreront jamais tout à fait dans nos cases. Il est des artistes qui toujours se battent contre notre logique catégorielle, qui échappent bien souvent à la célébrité, quelquefois à l’oubli. Franck Barret est peut-être un de ceux-là dont le rayonnement local suffit à préserver la mémoire. 

Qui est Franck Barret ?

Né en 1909 à Saint-Antoine de Breuilh, Franck Barret ne se lancera qu’après-guerre dans ce qu’il convient d’appeler « l’art naïf ». Il s’agit d’une pratique de l’art qui méconnaît, volontairement ou non, les techniques traditionnelles de la création artistique. Dans une grotte qu’il rebaptise du nom de « caches », il s’en va récupérer de l’argile et modeler ainsi des personnages et des scènes qui lui apparaissent en rêve. Le sculpteur ingénu est prolifique : il consacre des jours et des nuits entières au modelage. Ses rêves sont pour lui une source d’inspiration intarissable. En cela, Franck Barret fut probablement sans le savoir un grand plasticien surréaliste. 

Une œuvre insolite

Ses sculptures sont pour certaines improbables : un Yéti de deux mètres de haut, un monstre du Loch Ness long de trois mètres ou bien encore la représentation d’un martien.

D’autres sont animées par une mystique qui est propre à l’univers de Barret : une reproduction de la cathédrale de Lourdes, le pape Pie XII, l’ange Gabriel ou encore Saint Joseph.

Le début d’une notoriété

Longtemps, Barret exposera ses œuvres dans sa ferme, qui est aussi sa maison. Il proposera des visites commentées à un public de curieux, toujours plus nombreux à vouloir admirer son travail. Il devient alors une curiosité locale, un personnage hors norme, pour certains un « medium ».

Une collection en péril…

Ses sculptures, qui ne sont réalisées qu’en terre sèche, n’ont pas l’immuabilité des statuettes en terre cuite. Elles souffrent des variations de température aussi bien que de la compagnie des rats qui ont envahi l’ancien musée. Son œuvre, délaissée pendant de longues années, a subi les ravages du temps plus rapidement que quiconque aurait pu l’envisager. L’univers d’argile s’effrite. Un sauvetage d’urgence de la collection est coordonné par le Musée du Pays Foyen. Lors du déménagement, certaines pièces ont connu quelques dégâts. Le travail du Musée a néanmoins permis de sauvegarder ce qui pouvait encore l’être. Aujourd’hui, une exposition permanente permet d’en voir une partie au Musée du Pays Foyen, 142 Rue de la République à Sainte-Foy la Grande.

Focus sur le Musée du Pays foyen

Si l’envie vous prend d’aller découvrir ce personnage haut en couleurs, profitez-en pour découvrir la vaisselle de l’ancienne faïencerie de Sainte-Foy, des expos thématiques sur l’eau ou la migration en Pays foyen, des œuvres du céramiste Paul Corriger, une maquette époustouflante de Sainte-Foy la Grande ou encore pour visiter le bureau du fameux Élie Faure. Le Musée vous ouvre ses portes le jeudi de 14h à 17h et le samedi matin de 10h à 12h. Pour plus de renseignements, contactez le 06 75 70 35 34.

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